L’histoire de Pi
Publié aux Éditions XYZ
Résumé : S’il avait continué de vivre dans le jardin botanique de Pondichéry, en Inde, où son père s’occupait du zoo, Pi Patel aurait eu une vie plutôt heureuse, mais ses parents ont un jour décidé de quitter le pays pour venir s’installer à Toronto, emportant avec eux quelques animaux. Leur bateau fait naufrage, et Pi se voit obligé de vivre, pendant 227 jours, dans la promiscuité d’un énorme tigre du Bengale. Survivra-t-il à cette aventure?
Au cours de sa longue dérive, on apprend qu’il n’y a pas de démarcation nette entre nature et culture, qu’on peut «dialoguer» avec les animaux et que le salut passe par l’ingéniosité et le courage, tout autant que par la religion ; Pi tire en effet sa sagesse et son savoir des religions musulmane, chrétienne et hindoue.
Ce que je retiens du film d’Ang Lee et après avoir lu L’histoire de Pi :
Il paraît que L’histoire de Pi était inadaptable au cinéma. Et pourtant… Ang Lee en a fait un trésor : des images splendides sur un ton poétique et délicat et quelques étincelles de magie pour agrémenter le tout. Il a parfaitement retranscrit cette histoire-conte en prenant quelques raccourcis là où le livre décrit durant de long chapitre la vie de Pi avant le départ pour le Canada et en sublimant à travers les images ce périple qui changera la vie du jeune homme.
Et, comme j’aime faire les choses à l’envers, j’ai lu le livre après avoir vu le film…
Ce que je retiens du roman de Yann Martel :
Ayant vu le film avant d’avoir lu le livre, je n’ai eu aucune surprise. Le rythme du roman est lent. Parfois un peu trop. Mais Yann Martel écrit de manière fluide, transparente et poétique. On se laisse facilement emporter par ce récit de 470 pages. L’histoire de Pi est un conte que j’ai envie de qualifier d’initiatique, montre l’incroyable force de l’être humain et à quel point l’instinct de survie peu surpasser la peur, le manque de tout et la danger.
L’histoire de Pi est divisée en trois parties :
– la curiosité de Pi pour les religions et son apprentissage, qui nous permet de mieux comprendre le caractère du jeune indien mais aussi sa foi qui le maintiendra en vie tout le long de ce naufrage. J’ai aimé de découvrir la Catholicisme, le Bouddhisme et l’Islam à travers la vision de Pi entrecoupée de quelques anecdotes sur les animaux. Cette première et longue première partie (qui a été trèes réduite dans le film), introduit parfaitement l’histoire.
– le naufrage, le coeur de l’histoire. Celle qui nous fait chavirer dans un autre univers. Yann Martel décrit sur quelques centaines pages le naufrage, la vie sur le bateau de Pi et du tigre, le combat pour la vie. Mine de rien, l’auteur nous apprend comment pêcher en mer, comment avoir de l’eau douce avec de l’eau de mer (encore faut-il avoir le matériel adéquat), etc. ! Ce qui m’a le plus intriguer, ce sont les pensées et les réflexions de Pi par rapport à ce qui lui arrive. Tout ces moments où je me disais : “Mais je serais morte à sa place!”. Et puis, à chaque description, j’avais l’image de la baleine du film de Ang Lee, les décors de l’île carnivore, la mer étincelante, etc. Les descriptions m’ont transporté à nouveau dans le film. Mais les réflexions de Pi m’ont transporté au fond de moi-même. Dans mes propres réflexions.
– et, enfin, le retour à la terre ferme. Les secours, les questionnements sans réponses. En fait, du film, je me rappelle les images de baleines, de l’île “enchantée”, le ciel étoilé, etc. Du livre, je retiens le questionnement des deux inspecteurs. Laquelle des deux histoires est vraie ?
Et si la hyène, c’était le cuisinier ? Et si le zèbre, c’était le marin ? Et si le ouran-outang, c’était sa mère ? Et si le tigre, c’était lui-même ?
La première, magique et surréaliste, est bien sûr celle qui me plaît le plus. Elle apporte son lot de rêve et d’idéalisme quant la seconde nous ramène sur terre (voire 6 pieds sous terre) avec ses détails sordides.
5 Comments
Autant le film me tente beaucoup, autant je crains d’être lassée du livre… Ton billet confirme mes craintes…
J’ai vu le film il n’y a pas longtemps et j’ai adoré (pourtant, j’étais très réfractaire au début!). On se laisse emporter par cette fable magique. Je ne sais pas si l’histoire la plus réaliste est LA vérité mais je préfère continuer à croire celle que j’ai vue et qui est plus poétique!!!
Au passage, je découvre ton blog que j’aime beaucoup!!! 😉
Merci ! Comme toi, je continue de croire à celle que j’ai vu qui est plus poétique et qui me fait rêver.
Je pense faire comme toi d’abord le film ensuite le livre, ton article donne envie de voir et de lire Merci
Ravie que cela te donne envie de voir le film et lire le livre ! 😉
C’est sûr que si tu lis le livre après avoir vu le film, tu connaîtra toute l’histoire d’avance. Mais les descriptions et la première partie du livre apportent des petits “+”