La semaine dernière, je suis allée voir le film Brooklyn, adapté du roman écrit par Colm Tóibín et réalisé par John Crowley. Ce fut un véritable coup de coeur. Sur une note romantique, le film retrace tout en poésie le parcours d’une jeune irlandaise partie vivre aux Etats-Unis, à Brooklyn. Une histoire qui parlera à toutes les personnes parties vivre à l’étranger…
L’histoire
Brooklyn raconte l’histoire d’Eillis, une jeune Irlandaise introvertie qui décide de quitter son Irlande natale pour les Etats-Unis. Elle laisse derrière elle sa mère et sa soeur ainée. Son passé. Sa vie. Le coeur lourd, elle tente de se faire une place à Brooklyn. Elle découvre le mal du pays. La solitude. Puis, petit à petit, la jeune femme s’émancipe et s’épanouie aux bras d’un jeune Italien, Tony. Plus tard, elle devra faire face à un choix qui conditionnera toute sa vie…
Brooklyn, une histoire d’exil avant tout
La romance entre Eillis et Tony sert de prétexte pour raconter cette histoire. Si l’histoire entre la jeune Irlandaise et le bel Italien m’a émue (plus fleur-bleue que moi, tu meurs), j’ai particulièrement été touchée par la force et le caractère d’Eillis. Son exil. Son émancipation.
Les débuts sont difficiles. Seule, loin de ses proches, Eillis est fragile. Elle observe le monde de ses yeux bleus. Elle découvre le choc culturel et le mal du pays. Qui n’a pas vécu cela en partant vivre loin ? Pourtant, au fil des mois, elle gagne en confiance et finit par rencontrer Tony, dont elle tombe amoureuse. C’est principalement grâce à lui que la rouquine prend de l’aplomb et entrevoit un vrai futur, une vie, ici, à Brooklyn.
La quête d’une identité nouvelle
Le film montre que l’immigration, l’expatriation, l’exil, peu importe le terme, n’a rien de facile. Qu’il faut se battre chaque jour contre soi. Lorsque la jeune femme rentre au pays suite à un drame familial, elle se retrouve face à son passé, la Eillis d’avant les Etats-Unis, timide et peu confiante.
Elle se rend compte qu’elle n’est définitivement plus la même alors que tout est resté identique. Mais, prise entre son passé et son futur, entre sa terre natale et son terre d’adoption, entre deux amours, la jeune femme vacille et hésite. Un fois encore, quiconque s’est expatrié dans un autre pays connait ce sentiment.
Ellis doit faire un choix. Rester en Irlande. Ou repartir à Brooklyn. Faire marche arrière. Ou avancer.
Partir, c’est se déconstruire pour se reconstruire. Bâtir une nouvelle identité. Rompre avec ses origines. S’ouvrir à l’inconnu.
Parce que partir se résume souvent à faire des choix, des compromis et des sacrifices. Partir n’est jamais facile. Une seule chose peut rendre cet exil moins douloureux : l’amour. Seul l’amour – quel qu’il soit -, donne la force de se battre et de laisser derrière soi son passé.
Saoires Ronan, une actrice envoûtante
Je n’avais pas reconnu Saoires Ronan qui a pourtant jouer dans Hanna, The Grand Budapest Hotel et Lost River. Pourtant, comment ne pas la reconnaitre avec son regard perçant ? La jeune actrice est captivante. Tout au long du film, on ressent ce qu’elle ressent. On ressent ses malaises. Ses peines. Son ennui. Ses peurs. Ses forces. Son amour pour Tony. On a sourit quand elle sourit. On a mal quand elle a mal.
Le film Brooklyn m’a beaucoup touchée. Eillis m’a rappelé les doutes et les peurs que j’ai eu à Montréal, comment mon expatriation m’a fait grandir et combien il est difficile de choisir.
5 Comments
Ce film a l’air spectaculaire, bouleversant et émouvant !
Ce film m’a énormément plu ! L’évolution Eillis est vraiment belle à regarder. Et comme tu le dis, l’actrice qui l’interprète parvient très bien à nous faire ressentir ce que ce personnage vit et ressent.
Il a justement été diffusé cet été lors d’une projection plein air à Mtl. Je voulais y aller mais personne d’intéressé pour m’accompagner ! Ton article me donne vraiment envie de le voir, je vais me mater ça rapidement 😉
J’ai beaucoup aimé ce film, mais je n’ai pas eu la chance de lire le roman. Je ne connaissais pas le titre et encore moins le nom de l’auteur. Je suis contente d’être tombée sur ton billet qui me permettra de retrouver cette œuvre.
Brooklyn – la ville natale de Captain American! Je vais y aller dans un jour!
Merci pour votre partage! Bonne chance