Aujourd’hui, cela fait trois ans, jour pour jour, que je suis arrivée à Montréal.
Je me souviens encore lorsque j’ai annoncé ma date de départ à mes amis : le 11 septembre 2009. Ils m’ont dit : ” Tu choisis bien tes dates toi. Les billets étaient moins chers ?”. I wish ! Évidemment, non, ce n’était pas moins cher. Pourquoi cette date ? Parce que partir au Canada était et devait être un grand changement dans ma vie. Je traversais une phase plutôt triste personnellement et j’avais besoin de fuir tout cela. Le 11 septembre me paraissait une bonne date pour un nouveau départ… (malgré les événements sombres de cette journée-là quelques années auparavant). Je voulais une date symbolique… (le 14 février aurait peut-être été plus propice ^^)
Je suis arrivée à Montréal sous un ciel bleu azur et, tout de suite, je me suis sentie bien. Allez savoir pourquoi… Je me suis rapidement fait des amis, j’ai très vite trouvé une jolie chambre en colocation et un emploi de réceptionniste (en attendant de trouver mieux, il faut bien manger et payer le loyer).
Ma première année était comme ma lune de miel avec Montréal ! Six mois après mon arrivée, j’avais un emploi en communication pour une super entreprise toute nouvelle. Je suis allée deux fois à New York, j’ai passé un long week-end à Boston et une grosse semaine à San Francisco. J’ai découvert les joies de l’hiver : ski de fond, raquettes, randonnée dans la neige, chalet entre amis avec jacuzzi et les SPA ! J’ai découvert la vie estivale de Montréal et ses multiples festivals. Bref, je suis tombée en amour avec Montréal.
À la fin de cette première année, j’ai trouvé mon troisième emploi… dans une belle maison d’édition. Je m’y suis épanouie. J’ai travaillé dur pour faire connaître de beaux livres. Que du bonheur ! Mes amitiés se sont consolidées. J’ai continué mes escapades hivernales et mes découvertes. Deux ans de joie sans la moindre question sur mon avenir. Juste me laisser vivre… En attendant, mon visa de résidente permanente était enclenché. Je l’ai eu juste avant la fin de ma deuxième année. Perfect timing !
L’été de ma deuxième année à Montréal, j’ai décidé de rentrer en France pour les vacances. Car, deux ans sans revoir sa famille et ses amis, c’est long ! Ces trois semaines m’ont beaucoup perturbée. C’était court et long à la fois, intense en émotion et très éprouvant. Ce fut le début de ma remise en question sur mon avenir à Montréal.
Ma troisième année s’est déroulée plus passivement, sur un rythme métro-boulot-dodo. Et, en fin de compte, ces derniers mois ont confirmé ma certitude que je ne passerai pas ma vie ici. Mais j’ai encore quelques merveilleuses aventures à vivre à Montréal et je compte bien rester ici quelques années. J’aime Montréal pour les raisons que j’ai citées ici et Montréal me gonfle pour les raisons que j’ai citées là. Je pourrais dresser le même portrait pour la France et Paris ! L’herbe n’est pas plus verte ailleurs, elle est juste d’un autre vert.
Avec le temps… je me sens différente. J’ai grandi et évolué au fur et à mesure de mes voyages prolongés : la Grèce, l’Australie, puis le Canada. Je suis française certes. Mais aussi un peu québécoise maintenant. Vivre à l’étranger nous fait voir des choses différentes. Et même si j’aime mes amis du plus profond de mon coeur, je vois un fossé apparaître. On vit dans deux mondes différents et on évolue de manière différente. Heureusement, la distance n’affecte pas pour autant nos amitiés. À chacune de nos retrouvailles, c’est comme si nous nous étions vus la veille. Mais je sens ces petites différences qui font que je suis un peu étrangère à leurs yeux… et aux miens.
J’imagine que c’est le lot de tous les immigrés et de tous les expatriés de ressentir cela.
En attendant, j’aime ma vie à Montréal, la coolitude des Québécois, la mode de vie que j’ai ici. La suite, on verra… Rentrer en France est toujours dans un coin de ma tête. Tout autant que repartir en voyage. Je crois que tout dépend de comment ma vie professionnelle évoluera ici. J’aime me laisser vivre au gré du vent, sans faire de projet précis…
Crédit photo : weheartit
Ces photos ne sont pas réellement en rapport avec Montréal, mais elles sont en parfaite adéquation avec mon ressenti du moment…
Pour les lectrices d’Hellocoton, je suis désolée si cet article fait un peu redondance par rapport à l’article d’hier de The Green Geekette… Cet article trottait déjà dans ma petite tête. Cela me fait remarquer que vivre 6 mois ou 3 ans dans un pays étranger, nous fait ressentir plus ou moins les mêmes sentiments.
20 Comments
J’aime bien ton article ! Je viens de m’installer ici à Madagascar avec ma petite famille. Pour 2 ans au départ, mais petit à petit, je m’y sens bien et m’y vois vivre plus que ces 2 ans. Mais je n’en suis pas là, pour le moment je découvre, et j’apprécie.
Oh tu as la chance ! Je rêve de de voyager à Madagascar ! Cela doit être très dépaysant. C’est sur qu’au début, on découvre… beaucoup de choses peuvent paraitre surprenante. Il faut prendre ses repères. Profite bien de ces deux années pour faire plein de découvertes et voyager à travers le pays ! 😉
Très joli bilan !
J’ai exactement la même vision que toi ! J’aime Montréal, mais mon coeur reste trop attaché à la France… je n’y suis rentrée qu’au bout de 3 ans 1/2, je n’étais pas prête avant !
Merci !
Tu as tenue 3 ans 1/2 sans rentrer en France ? Tu es vraiment forte ! Moi, deux ans, c’était ma limite… 😉
Après tout dépend aussi des amis et des membres de la famille qui viennent nous voir… ça joue beaucoup je pense.
Oui, 3 ans 1/2 ! Je ne me sentais pas prête pour rentrer avant… trop de doutes, j’avais trop peur de me rendre compte que la France me manquait vraiment trop…
Je te comprends ! Je n’étais pas rentrer pendant 2 ans et j’avais le sentiment que la France ne me manquait pas. Mais quand je suis rentrée pour 3 semaines, ce fut le déclic et le retour à Montréal a été très dur…
Je viens de terminer mon Master, et je n’ai qu’une envie, (re)partir à l’aventure à l’étranger. Non pas que je n’aime pas où je vis, c’est juste que j’aime la nouveauté et je me dis que j’ai plein de choses à découvrir. Mais j’ai aussi assez peur. Avec tous ces gens autour de moi qui ont des projets bien précis, bien ancrés, et je me sens toute bêtasse avec mes envies d’ailleurs, mes zéros projets d’avenir. Alors à chaque fois que je lis des articles comme les tiens je me dis que oui, c’est possible. Même si je ne sais toujours pas trop par où commencer…
Et tu as bien raison de vouloir voyager ! C’est la meilleure école de la vie 😉 Mais j’avoue que c’est pas évident de se positionner face à toutes ces personnes qui savent déjà parfaitement ce qu’elles veulent et où elles vont… Si tu veux voyager, avec tous les PVT (permis vacances travail) qui existent, tu as le choix entre partir un an au Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Argentine ou encore Japon. Ça peut te donner des idées.
T’avais pas à t’excuser, même si je me retrouve aussi dans ton article ce n’est pas redondant et puis je suis contente de lire ton avis aussi!
Faudrait qu’on se rencontre à un moment! 😉
J’avais un peu peur que ce soit trop la même chose…
Pas de problème pour se rencontrer ! Ce serait même super chouette 😉
Presque comme moi ! J’ai débarqué à Montréal le 15 septembre 2009,, mais c’était bien parce que les billets d’avion étaient moins cher… 😉 En fait, j’ai décidé de partir sur un coup de tête : si je trouve un super deal, je pars. Si tout est cher, je reste.
En revanche, j’ai finalement trouvé ma place ici (je m’y sens beaucoup moins étrangère qu’en France) et je ne suis pas prête à y renoncer ! Mes amis d’Europe me manquent toujours, car contrairement à toi, je n’ai pas réussi à nouer beaucoup de relations vraies ici, mais je sais aussi que rentrer ne les remettrait pas dans ma vie quotidienne… Certains sont à Paris, d’autres à Brno, à Varsovie, à Wroclaw, à Helsinki, à Berlin, à Barcelone… C’est peine perdue.
On est arrivée quasi en même temps alors…
Je n’ai pas beaucoup de solides relations ici, mais ces quelques unes me suffisent. Mais c’est dur quand même de recréer des amitiés et tout avec tout le monde qui vient et repart…
C’est pas évident d’avoir des amis partout dans le monde… Les miens sont tous en éparpillés aussi mais en France (à part un ou deux échappés en Australie ou à La Réunion).
Et tu as bien raison de t’accrocher. Et je sais que tu as plein de projets en route au Québec !
Moi j’essaie de rester là encore quelques années pour voir… on verra ensuite…
Comme toi je me sens moins étrangére ici, à Berlin, qu’en France… Le décalage est trop grand désormais, je vis ici depuis près d’11 ans et je suis désormais plus berlinoise que francaise.
L’envie de partir et de découvrir autre chose me titille un peu mais j’ai une certitude, jamais je ne retournerai vivre en France…
11 ans ! C’est clair que ça fait tellement longtemps que tu vis à Berlin que ce serait difficile de rentrer en France. L’adaptation serait longue… moi je le vois, au bout de 4 ans maintenant, quand je rentre en France, je me rends compte que j’ai pris tellement de réflexes québécois… le jour où je vais rentrer en France, ça va me faire drôle… Je serai bien tentée par Berlin… Mais mes maigres souvenirs d’allemand sont un peu pathétique… J’irai faire du tourisme à la place.
Je suis ravie que tu te sois abonnée à mon blog puisque je découvre le tien et cet article qui me fait à nouveau penser à mes envies d’ailleurs. Je suis jeune, je n’aurai 20 ans qu’en Décembre, et pourtant j’aimerai bien partir, après mes études peut être qui sait ? Mais je ne suis pas toute seule, il y a mon copain, et je suis trop attachée à mes parents pour ne plus les voir pendant des mois et des mois. J’ai eu la chance d’aller au Québec (avec un détour par le Vermont) 2 fois quand j’étais petite, et malgré que mes souvenirs soient loin ils sont tous très bien, je ne crois pas qu’ils soient erronés et que tout semblait agréable parce que j’étais petite.
Mais j’ai encore le temps d’y penser, peut être d’en parler. Etre seule me semble être plus simple lorsque l’on veut partir.
Courage en tout cas, profite du moment et tu verras bien comment les choses se dérouleront ensuite.
Et moi je suis contente d’avoir découvert ton blog que je trouve très chouette !
Tu es encore toute jeune, alors tu auras mille occasion de partir en voyage, en stage à l’étranger ou en vacances avec ton copain ! Disons que c’est plus facile de partir pour 6 mois avec une date définie pour le retour que lorsque tu ne sais pas quand tu reverras tes proches.
Je dirai que ce n’est pas plus simple de partir seule ou à deux. Si les deux personnes d’un couple sont d’accord pour partir, tout est facile. C’est plutôt quand l’un des deux ne peut/veut pas bouger ses petites fesses que cela se corse. Car partir en laissant son chéri derrière soi, c’est dur. Je suis partie 5 mois en Erasmus en Grèce et j’avais un copain rencontré peu de temps avant de partir. Ça a été assez dur moralement…
J’espère que tu auras l’occasion de voyager, car c’est vraiment quelque chose qui nous permet de nous épanouir et de grandir !
A bientôt !
Je me demande à mon tour le ressenti que je vais avoir lorsque je vais rentrer en France, pour l’instant j’évite de me poser la question, on se sent tellement bien ici…
Oh que oui ! Ca fait combien de temps que tu vis à Montréal ? Tu penses rentrer ?
J’aime beaucoup cet article, plein d’authenticité, je suis vraiment contente de découvrir ton blog !
Juste une question, es-tu partie en PVT ? Moi je pars le 27 août, et j’ai l’impression qu’il faut savoir très très vite si on veut rester pour lancer la RP…
Merci c’est gentil ! 🙂
Oui, je suis partie en PVT, puis j’ai fait un Visa Jeunes Pro et maintenant je suis en résidence permanente.
Et j’avoue que oui, maintenant, avec les délais de RP, il faut savoir assez vite. Mais tu peux demander le Visa Jeunes Pro en attendant d’avoir la RP. Ça laisse du temps…
Si tu as des questions sur Montréal ou la Rp ou autre, n’hésites pas, ça me fera plaisir d’y répondre.
Tu peux m’écrire à liliaupaysdesmerveilles [at] gmail . com
Tu dois avoir hâte de partir ! Et Fin août, c’est la bonne période pour arriver à Montréal je trouve ! Avec l’automne et tout 😉